Les clefs de Cabourg
Mes vacances d'avril sont assez difficilement résumables.
Non pas à cause de la complexité des évenements,
mais plutôt à cause du nombre de ces derniers.
J'ai surement dû passer les pires vacances de ma vie.
Comment je peux en être sûr ? A cause d'une engueulade avec ma mère où le tout s'est résumé à un
" Plus jamais je ne t'emmenerai en vacance".
Ah bha chic alors ! Je ne demandai pas mieux depuis le début.
On va maintenant éviter de me trimballer comme un gentil toutou dans les villes jumelées à "Trouperdu" ou encore à "Cul-de-sac-les fripettes" pour visiter le patelin.
Mais ce coup-ci, c'était un poil différent. C'était pas vraiment
dans un coin paumé, mais dans une petite ville, nommée Cabourg. Bon, déjà, pour positiver, ma mère m'a annoncé que c'était une ville et pas un vieux village vacance panda classé 2 épis.
Ma mère avait loué un petit studio dans une résidence 2 étoiles, pas loins de la mer.
Il était composé de... 3 pièces :
- Un salon, avec, dans le fond, un canapé de merde où on peut même pas s'allonger de tout son long, avec son petit lot de 2 coussins aussin fin que des bouts de nappes ; Une télé aussi grosse qu'un écran à tube cathodique 17 pouces. Une tables avec 4 chaises de merdes et des pieds qui se tordent facilement ; un petit comptoir, servant a délimiter la cuisine du salon, avec, dedans, un lave vaisselle qui lave 4 assiettes en 2 heures montre en main, 2 plaques de cuisson electrique, des poeles en aluminium (imaginer vous la joie que j'ai eu quand j'ai appris que j'allais devoir la laver 2 fois par jour pendant 7 jours...).
- Une chambre, avec 2 lits, 2 tables de chevet, et 2 lampes. Le problèmes avec ces dernières, c'est que quand on en allume une, les 2 s'allument. Et moi, je n'avais pas d'interrupteur. Soit je devais contourner le lit de ma mère, soit je devais atteindre le bout de la pièce, et revenir a mon lit dans le noir.
- Une salle de bain avec chiotte à coté de la douche. Pour y entrer, vallait mieux pas avoir un gros cul :D
Ha oui... bien entendu, pour aller à la salle de bain, il falait passer par la chambre :)
Et la télé, pour y avoir accès, il fallait donner un supplément 30 euros / par semaine.
A ce moment là, on vous donnez un clef à rentrer dans la serrure dont est affublée la tété.
Enfin bref, c'était un peu les conditions de vie que j'allait avoir pendant 1 semaine. Quand je compare ma maison à ce taudis, je me dis que je vis dans du 4 étoiles, et que je ne suis pas le plus malheureux des gamins.
Une fois s'être installé dans le studio, on est partit faire les courses, pour pouvoir avoir quelque chose à se mettre sous la dent le soir. Quelle chance ! Il y avait un "8 à huit" pas loins :)
On entre dans l'espèce de shoppy, et la première surprise que j'ai eu, c'est le prix des articles.
Ici, à Nancy, un paquet de pâte de marque Lustucru coûte environ 1.50 euros. Et bien à Cabourg, c'était 2.50, voir 3 €. Et c'était pareil pour tout les articles. La moindre ration alimentaire devait être vendue avec le maximum de bénefice. Mais le truc, c'est qu'à ce rythme là, avec de quoi faire des spaghettis a la napolitaine, on en a facilement eu pour 8 euros environ.
Fort heureusement, à Cabourg, il y a le marché tout les jours. Donc, parmi
les fermiers qui vendent leurs fromages de chèvre secs, et leurs vins pour accompagner le tout, on trouvait un peu de tout. Mais ce qui a particulièrement retenu mon attention, c'est cette espèce de spécialité
de la région : La teurgoule
Ce qui est encore plus incroyable, c'est que presque tout le monde en vendait.
Les bouchers, les boulangers, les fermiers, les traiteurs, tout le monde.
- Mais qu'est ce que c'est ? A première vue, on dirait des tripes d'alien avec une sauce à la mayonnaise. Quand vous en demandez une portion, on prend un petit bac en plastique, comme dans lequel où on vous met des frittes dans les kebabs, et on vous met 3 bonnes cuillerés génereuse de teurgoule dedans.On vous découpe aussi quelques morceaux de la croute molle de cette dernière, qu'on vous colle par dessous tout. La croûte ressemble beaucoup à celle d'un flan patissier trop cuit.
- Mais quel goût ça a ? Beeen, celui du riz au lait avec de la canelle. Je me suis renseigné auprès d'un des fermiers pour savoir comment faire de la teurgoule. En résumé, c'est comme du riz au lait, avec de la canelle en effet, et on flanque le tout au four pendant 5 heure. Ce qui fait que la teurgoule est extrement gluante et pénible à manger. Ca donne soif aussi.
A manger seul, ou en famille, bien entendu. C'est ce genre de dégueulasserie qui font que mon séjour n'a pas été, tout compte fait, si catastrophique que ça, mais ludique.
Autre point amusant ; Cabourg est une ville où les parisiens vont très souvent en vacances.
Il est donc normal de trouver des wagons de parisiens dans les rues, mais surtout, des casinos et des hotels hors de prix.
Qui a dit que le plaisir n'avait pas un prix ? Vous me direz, la plage, elle est gratuite.
Surement ! A condition que vous appréciez les joies du coup de soleil sur la couenne, puisque le parasol personnel est interdit. On doit obligatoirement en louer un, a 300-400 € le mois. De plus, pas de parasol loué, pas d'autorisation pour poser son cul sur le sable !
C'est la terrible loi de la plage normande-parisienne.
De plus, les stands où l'on vous vend diverse type de glace sont tout à fait absents à Cabourg. Vous êtes donc obliger de vous taper un bon 800 mètres pour retourner en ville, acheter une pauv' glace hors de prix, et vous grouiller de la ramener avant qu'elle ne fonde.
C'est à peu près le seul réel point négatif. La plage, tout seul avec ma mère, je n'aime pas. Avec des amis, ça prend une autre dimension ; Bonheur assuré entre autre.
Après m'être fait photographié un nombre incalculable de fois par ma mère, les batteries de son appareil photo ont commencées à hurler à la mort. Il était temps de les changer. Heureusement pour ma mère, elle avait pensé à en prendre en plus au cas où. Malheuresement pour elle, moi qui ne suis pas très ordonné, quand je joue à la Wii et que les piles de la Wii-mote sont a plats, je fout les piles dans le même placard qu'où sont les neuves. En gros, l'appareil photo n'était pas prêt de se rallumer avec les piles que ma mère avait prises :)
Mais voilà, le truc, c'est que je n'avais pas pensé à cette possibilité dans le feu de l'action.
On a donc été chez un horloger (le seul qui puisse faire quelque chose dans le coin) pour qu'il puisse voir si c'est bien les piles qui déconnent et pas l'appareil photo (ca serai plus génant...).
"Ah bha pas de chance médème ! On vous a vendu des piles usagées." Ma mère décide donc de lui en acheter 2. "Ca f'ra 10 € médème." FFS§§ je me suis dis ! 10 euros les 2 piles ! Ma mère, faire une affaire aussi merdique que ça ?! Elle devait vraiment être desesperée. Mais moi, ça m'a
bien fait rire pendant 20 mins. Je ne manquais pas de lui rappeler qu'il était
vrai que c'était une reine des affaires, et que j'avais encore beaucoup de chose à apprendre d'elle.
Pour conclure ce point, je souligne le fait que les piles coûtent très cher à Cabourg.
Autre point marquant du Week-end dans la cité de l'arnaque, c'est le moment du terrible Coming-out que j'ai fais à ma mère. Pour bien vous mettre dans le contexte, mes parents ont divorcés il y a 2-3 ans maintenant, et c'est parce que mon père est partit avec un autre. Imaginez vous la réaction de madame, je la comprend un peu. Alors si en plus son fils en rajoute une couche en brisant le secret qui plane autour de lui, c'est assez difficile a gober, voir, a accepter (je pense que le problème venait surtout de là).
"Ho nan, ne me fais pas ça...pas toi ! " Voila les mots que j'ai retenu, tant elle les aura repetés. Pourtant, j'ai essayé d'être le plus "smooth" possible, en y allant progressivement. Les risques, c'est que si elle me croit pour de bon, le choc risque d'être tellement rude pour elle qu'elle risquerai un cancer du sein. Comment je dois le prendre, moi ? Etait-il bon de le faire à cet instant, en vacance, 2 ans après les évenements ?
A priori non. Mais je sais pas si vous avez vu, dans la même période, sur la 3, il y avait un film très simpa qui traîtait le sujet. Sauf que là, le CO était un peu plus cru, et la personne concernée avait dans les 19 ans. Et tout le long du film, le père ne s'en remet pas que sont fils l'ai caché aussi longtemps.
Bha je sais pas trop quoi dire. Je l'ai fait un peu plus tôt a ma mère, et c'est limite pire. M'enfin bon, c'est un film, pas la réalité. Mais ça m'a pourri le reste du Week-end. Ma mère n'a pas arrêté de me poser des questions on ne peut plus génantes, allant du simple "C'est qui que tu aime ?" à
"Tu te vois faire XXX avec ?"
En gros, j'étais harcelé par ma mère, et en plus, pour lui répondre, je devais faire très attention a ce que je disais pour pas lui foutre un second choc dans la tronche. Mais l'idée m'amuse un peu * mouhaha ha ha *.
Resultats des courses : Si un jour je veux inviter un ami a passer la nuit chez moi, pour faire une LAN par exemple, on va dire (sans mauvais jeu de mot) que je l'ai dans le cul...
Et voici le bouquet final ! Le jour J ! Celui qui aura causé le plus d'emmerdes au sein de ma petite vie tranquille. On devait partir du studio le jour là. On avait
tout préparé la vieille pour pouvoir partir plus tôt.
Cependant, il faut que le logement soit vérifié par la gérante du complexe, qui n'est là que le samedi, de 8h00 a 12h00 et de 14h00 a 16h30. On commence donc a charger les valises dans la bagnolle avant l'heure tant attendue.
Je sors donc du studio, les mains occupées, dans le petit couloir du batîment. Ma mère me suis, elle même chargée comme une bourique, elle est ferme la porte.
Ah ah ha ! Petit problème : La porte ne s'ouvre de l'exterieur que si on a la clef.. Et là, les clefs étaient à l'intérieur du studio. On a donc dû attendre 30 min comme des cons à l'accueil, le temps que la bonne femme arrive et nous ouvre la porte. Pour mettre un peu plus la tension, j'ai auparavent dis qu'on était pas sûr de ne pas les avoir laisser sur la porte :D Imaginez la réaction de ma mère quand la gérante lui a dit que si c'etait le cas, il faudrait appeler un serrurier...
Heuresement, c'était une connerie. Tout s'est arrangé assez rapidement.
On récupère notre chèque de caution, on redonne les clefs, et on commence a partir.
200 Kms plus loins, je reçoit un appel paniqué de la gérante qui me dis les mots doux suivants :
"C'est une catastrophe ! On a plus vos clefs ! Vous êtes sûr de ne pas les avoir ?!"
Ah bha nan ma p'tite dame ! Pourquoi je les aurais ? On vous les a laissées avant de partir !
Vous avez surement dû les perdre à l'accueil.
Après lui avoir remis la faute sur le dos, je raccroche, satisfait de ma manipulation.
Après tout, accuser impunément des braves gens de vol, c'est absolument intolérable ! Mais je suis un bon coeur. Il n'y aura pas de poursuites judiciaires ce coup ci :)
Quelques heures plus tard, on arrive chez nous, je prend mon monteau qui était posé sur la banquette arrière de la voiture, et je le rammène avec moi.
Ah, tiens, c'est curieux, j'entend un drôle de bruit dans les poches. C'est surement les clefs de la maison, mais le truc, c'est que je me rappelle pas les avoirs prises...
Je regarde... et je découvre les clefs du studio. Ces même clefs dont j'ai accusé la gérante de les avoir paumées comme une con ! Je me suis fais insulter de tout les noms imaginables et même, inimaginables
par ma mère. Je la comprend un peu.. Il fallait se grouiller de les faire parvenir le plus vite possible !
J'ai donc rappelé la pauvre madame, et lui ai expliqué l'histoire. Heuresement pour moi, elle ne m'en voulait pas plus que ça. Je lui ai donc renvoyé les clefs par colis express.
Dis comme ça, l'histoire à l'air simple, et le dénouement, hyper facile. Mais c'est tout une histoire de courage de prendre le télephone et de vous excuser d'avoir accusé à tord une personne qui vous a elle même accusé.
Voila ! J'ai finit mon bref resumé sur mes vacances à Cabourg. En y repensant, c'est plus marrant à raconter qu'à vivre comme type de vacance. Je ne compte toujours pas y retourner de si tôt avec ma mère en tout cas. En juin, je pars 2 semaines en voyage linguistique. J'espère que ça me fera un bon souvenir.
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